La prostitution des filles mineures dans des maisons de tolérance dans la ville de Bukavu

Environnement et développement durable

LA PROSTITUTION DES FILLES MINEURES DANS DES MAISONS DE TOLERANCE DANS LA VILLE DE BUKAVU.

Par CIREGEREZA MUSHAMUKA Gayllord. Travail de Fin de Cycle présenté pour l’obtention du Diplôme de gradué en Développement Rural. ISDR-Bukavu, 2021-2022.

Présentation global du travail

Généralité

Effectivement, depuis un certain temps, les dirigeants des pays du Sud ont semblé avoir oublié les missions qu’ils avaient en tant que garants, responsables et mandataires des peuples et protecteurs des catégories vulnérables. En effet, l’enfant est un être merveilleux dans lequel les personnes âgées retrouvent leur sens d’autorité. C’est pourquoi, il doit à tout prix cherché à se compléter et à se développer. Mais pour cela, il doit-être protéger.

Ainsi, si la prostitution constitue un phénomène connu depuis toujours dans diverses sociétés une discrétion beaucoup plus grande entoure plus la prostitution des mineurs que celle des adultes.

D’où, cette exploitation sexuelle des enfants par le biais de la prostitution existe depuis longtemps et s’étend à l’échelle mondiale. Ainsi, dans certains pays elle a existé pendant des siècles anciens dans des pratiques historiques et culturelles.

Au niveau mondial

En effet, actuellement, la très grande majorité des enfants prostitués se trouvent dans les pays du Tiers-Monde. Notamment l’Asie du Sud-Est, les grandes villes d’Amérique latine, l’Afrique et le moyen orient dans les catégories sociales très défavorisées des pays riches. En Europe notamment, le phénomène se repend dans les pays de l’ancien bloc de l’Est dans les pays riches des enfants moins nombreux sont proposes par internet. Mais aussi encore entrainés dans des séances des photos ou films pornographiques. La majorité de ces jeunes ont entre 12 et 18 ans.[1]

En plus, les personnes prostituées sont généralement marginalisées et stigmatisées. En effet, les premières victimes de cette exploitation sont des enfants, des adolescents ou des jeunes majeurs. Le phénomène n’est pas nouveau mais il s’intensifie et se renouvelle aujourd’hui sous des formes modernes. Adaptées aux nouvelles technologies de l’information et de la communication. Cependant, partout les populations migrantes, chassées par la misère, les conflits politiques ou militaires, les persécutions, les catastrophes naturelles. Sont la proie des réseaux criminels qui les prostituent sur les routes de la migration, dans les camps de réfugiés. Et/ou dans nos villes. Jamais les facteurs de vulnérabilité n’ont été aussi nombreux et les exploitations des êtres humains aussi intenses. Alors même que les relations femmes/hommes sont au cœur des débats.[2]

Les clients sont, pour leur part, des amateurs d’expériences nouvelles des superstitieux convaincus que l’amour avec un enfant donne force et jeunesse. Des gens qui cherchent des prostitués très jeunes dans l’espoir d’éviter le SIDA. Ainsi qu’autres maladies sexuellement transmissibles.

En Afrique :

La prostitution des filles mineures est en pleine croissance en Afrique suite à la pauvreté qui gangrène le continent. Ainsi qui pousse certains ménages à livrer leurs filles mineures à la prostitution. De fois l’initiative vient d’elles-mêmes pour assurer leur survie suite à la baisse des revenus familiaux. Ou encore les familles recourent aux proxénètes. Ce sont parmi les très jeunes filles d’origine rurale qui sont souvent recrutées dans la prostitution dans les grandes villes d’Afrique.

En RD Congo/Sud-Kivu

La promotion de droit des enfants demeure préoccupante suite à la prolifération de la prostitution des filles-mineures dans des grandes villes. Mais aussi les centres commerciaux ruraux. Cette situation se justifie par des guerres à répétition vécues au Congo. Et qui plongent la population dans une paupérisation généralisée et occasionnant l’abandon précoce des études pour les filles.[3]

Pour UNICEF, un bon nombre d’enfants est entrain de payer cher la faute d’être venus au monde sans l’avoir demandé. En effet, environ cent millions d’enfants âgées de 10 à 17 ans sont livrés pendant des très longues heures chaque jour à des travaux pénibles qui entravent leur développement.[4]

Dans la convention relative aux droits de l’enfant adoptée par l’assemblée générale des Nations Unies le 20 Novembre 1989. En son article 20, stipule que :

« Tout enfant qui est temporairement ou définitivement privé de son milieu familial ou qui, dans son propre intérêt ne peut être laissé dans ce milieux a droit à une protection et une aide spéciale de l’Etat »[5]

En RD Congo, beaucoup de familles ont abandonné leur mission. Telle que définie par la constitution à son article 41 alinéa 5 qui stipule que :

« Les parents ont le devoir de prendre soin de leurs enfants et d’assurer leur protection contre tout acte des violences tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du foyer ».

Code de la famille RDC

Des filles mineures continuent d’être exploitées dans des maisons des tolérances dans certains coins de la ville de Bukavu. Cette situation date d’il y a plusieurs années. On ne cesse de remarquer dans la province du Sud-Kivu en général. Et spécialement dans la ville de Bukavu, une présence afflue des filles mineures. Dans les bars, boîtes de nuit et d’autres surexploitées sexuellement dans les maisons dites de tolérance. Certaines de ces filles justifient leurs présences dans ces endroits suite à l’abandon des parents d’exécuter leurs obligations. Malgré cela, en RDC une personne âgée de moins de 18 ans n’a pas de consentement à faire. Selon la constitution et le code de la famille.[6]

A cause de la pauvreté. Les enfants de la RD Congo sont souvent exploités par les adultes pour les intérêts égoïstes. Ces enfants qui vivent dans des conditions particulièrement difficiles sont parfois ceux qui sont exploités sexuellement. La ville de Bukavu n’a pas été épargnée des autres zones de la RD Congo. Où les enfants mineurs exploités, non encadrés ne vivent que des dangers et les horreurs incompatibles avec leur âge. Ces derniers quittent leurs familles pour fréquenter les maisons de tolérance et autres boites de nuits. En vue de subvenir à leurs besoins primaires. Cette orientation de l’activité sexuelle occasionne chez eux les décès précoces dû au VIH/SIDA. ainsi que les infections sexuellement transmissibles (IST) et le risque devient suffisamment élevé dans la ville de Bukavu.

Les objectifs

Objectif global :

Identifier les causes et les conséquences de l’activité sexuelle des filles mineures dans la ville de Bukavu.

Objectifs spécifiques :

  • Identifier les facteurs qui sont à la base de l’accentuation de la prostitution des filles mineures dans les maisons de tolérance de Bukavu ;
  • Déterminer les conséquences de la prostitution sur la vie des jeunes filles mineures dans les maisons de tolérance la commune de Bukavu ;
  • Mettre à la portée de tout le monde des difficultés que traversent les filles mineures exploitées sexuellement ;
  • Proposer des stratégies pouvant contribuer à la réduction de l’activité sexuelle des mineurs en vue de rétablir un équilibre social.

Choix et intérêt du sujet

Ce modeste travail poursuit un triple intérêt.

Primo, en tant que jeune résident dans la ville de Bukavu. Nous sommes intéressés par les questions qui touchent la jeunesse. Depuis plusieurs années, nous sommes préoccupés par la situation de jeunes filles mineures. Qui se prostituent et rêvions de faire quelque chose pour les aider. Cette étude répond à cette attente. Mais aussi nous permet de comprendre les motivations de ces filles et partant apporter notre contribution pour améliorer leur condition de vie.

Secundo, Sur le plan scientifique, il servira de modeste référence à d’autres chercheurs qui aborderont un thème similaire. Surtout pour nous compléter et ressortir des différents problèmes que connaissent nos communautés en matière de prostitution de jeunes filles mineures.

Tertio, ce travail entend informer le public sur la prostitution des jeunes filles mineures dans les maisons de tolérance de Bukavu d’une part. D’autre part proposer un essai de solution aux problèmes soulevés par ce phénomène d’autre part.

En résume

Cette étude a porté sur la prostitution des filles mineures dans des maisons de tolérance dans la ville de Bukavu.

Notre problématique a été axée sur quatre questions principales. Formulées de manière à faire ressortir non seulement les causes de la prostitution. Mais aussi de mettre à la portée de tous des difficultés que traversent les filles mineures dans l’exercice de leurs maudits métier.

Les hypothèses afférentes à ces trois questions principales ont été émises de la manière à être confirmées ou à les affirmés ou nuancées. Elles ont toutes été confirmées par les résultats de nos investigations, il s’est avéré après nos enquêtés sur le terrain que les hypothèses sont vérifiées et que l’activité sexuelle dont s’adonne les filles mineures est favorisée par l’état de la détérioration sensible de leurs conditions de vie, suivie par certaines conséquences entre autres : les IST/SIDA grossesses précoces, des avortements provoqués, et de sous-estimé social.

Nous avons aussi remarqué que l’encadrement de ces filles par l’apprentissage des activités lucratives et la conciliation avec leurs parents peut aider ces filles à façonner de nouveau leur vie.

  Par rapport à l’instruction, nous avons remarqué que la quasi-totalité de prostituées mineures dans les maisons de tolérance sont moins instruites et que cette situation prédispose la société à la production des démunis et les empêche d’être compétitives sur le marché de l’emploi (travail).

Car, les conditions socio-économique précaires dans lesquelles vivent nos enquêtées expliquent à toute évidence leur prédisposition à la prostitution.

Motivation

La motivation de cette étude été dictée par le souci de tirer une sonnette d’alarme à tout éducateur, parent, autorité politique et religieuse à protéger les enfants mineurs. Nous avons approché les prostituées considérées comme déviant ou exclus sociales. En vue de déterminer les mobiles qui les poussent à se faire prostituée.

Les méthodes historiques descriptives et analytiques nous ont été un support dans l’appréhension de notre étude. Ces méthodes étaient secourues par les techniques documentaires, d’interview, de boule de neige et celle de l’observation participante.

Pour connaitre la taille de l’échantillon afin d’obtenir une précision relativement fixée à priori, la formule de Cochrane nous a permis de calculer la taille en terme de nombre d’enquêté à retenir pour la récolte des données, cette taille été de 81 enquêtées.

Résultats du terrain

Dans le chapitre de la présentation et interprétation des résultats de l’enquêté. La quasi-totalité de prostituées sont retrouvé dans l’âge variant de 16 à 18 ans. L’analyse de l’activité des mineurs a servi de montrer l’impact de celles-ci au plan individuel et social, l’entrée de ces filles dans cette activité a été causée par la pauvreté. Et d’autres situations familiales comme l’affirment des enquêtées au plan des conséquences, ces mineures sont exposées à différentes conséquences comme les IST/SIDA, les grossesses, l’avortement provoqués.

23,3% de nos enquêtées l’ont prouvées tandis qu’au plan social et d’instruction, elles perdent toute considération dans la société à cause de cette activité. C’est pourquoi 8,6% de nos enquêtées souhaitent abandonner ce métier. 8,6% souhaite qu’ont leur assure la scolarité.

En somme cette exploitation constitue les contraintes dans l’épanouissement des mineurs évoquées ici.

Enfin, le dernier chapitre donne une stratégie des mesures de renforcement et d’encadrement des filles mineures prostituées, il essaie de montrer les préalables et stratégies pour la récupération et l’insertion sociale des jeunes prostituées dans la société avec les mécanismes possibles jugées incontournables.

Bref

Nous n’allons pas prétendre avoir tout vérifié en matière de l’activité sexuelle de mineures. Certains aspects comme la maitrise des foyers de proxénétisme n’a pas été développé et nous invitons d’autres chercheurs de se pencher sur ces aspects et sur d’éventualités failles qu’on pourrait relever dans ce travail.

Télécharger en PDF pour plus d’infos.

  1. Scelles, fondation, RAPPORT MONDIAL SUR L’EXPLOITATION SEXUELLE, 5e éd., 2022.
  2. Scelles, fondation, RAPPORT MONDIAL SUR L’EXPLOITATION SEXUELLE, 5e éd., 2022.
  3. VERHAEGEN B, Femme Zaïroises de Kisangani combat pour la vie, 1990.
  4. UNICEF, Situation des enfants dans le monde combat pour la vie, P200, 2010.
  5. UN, Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant, 1989.
  6. Jambo RDC, «bukavu des maisons de tolerance exploitent sexuellement les filles mineures a bukavu,» [En ligne]. Available: https://jambordc.info/bukavu-des-maisons-de-tolerance-exploitent-sexuellement-les-filles-mineures-a-bukavu. [Accès le 26 Juin 2022].

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